Trois idées reçues sur l’investissement responsable

01 juillet 2021

L'energie en commun

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L’investissement responsable est une nouvelle forme d’investissement. Il intègre le respect et la protection de l’environnement, l’amélioration des conditions de vie des populations et les enjeux de bonne gouvernance. Malgré son succès croissant, les investisseurs gardent beaucoup d’idées reçues à son propos. 

L’investissement responsable génère moins de rendements financiers 

Depuis que l’investissement responsable existe, on lui reproche de dégager des performances à long terme inférieures à celles des portefeuilles d’investissement traditionnels. Cet argument repose sur les débuts de l’investissement responsable. A cette période, on excluait effectivement certains secteurs des portefeuilles, malgré leur potentiel de rendement. Alors, investir responsable, cela n’a-t-il pas un prix ? Tout porte à croire que c’est le contraire. 

Des études réalisées par Friede, Busch & Bassen (2015) et Morgan Stanley, ont démontré que les entreprises soucieuses des enjeux ESG (Critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) obtenaient globalement de meilleures performances financières.  

Une étude de Empirical Research a évalué et suivi des entreprises américaines au regard de 60 facteurs ESG depuis novembre 2014. Elle a conclu que celles qui présentaient le meilleur profil ESG avaient surperformé les autres.

L’examen des aspects ESG permet d’obtenir une meilleure compréhension de ce que font les entreprises. Analyser les entreprises selon une approche ESG permet  de les placer dans un contexte plus large. Mais aussi, d’identifier les modèles les plus résilients.  Les investisseurs peuvent choisir leurs placements en fonction de leurs valeurs. Dans ce cas là, il s’agira alors d’investissement éthique plutôt que responsable. 

Pour en savoir plus, retrouvez notre article sur les raisons du succès actuel du crowdfunding.

L’investissement responsable est une niche  

Les gouvernements, les consommateurs et les entreprises accordent une place de plus en plus  importante au développement durable. Cette évolution va de pair avec l’adoption de  réglementations plus strictes et la détermination d’objectifs plus ambitieux sur le climat. Ceci  notamment en vue de limiter la hausse des températures mondiales conformément à l’Accord de Paris de 2015. Afin de respecter l’objectif visant à contenir le réchauffement climatique à un  niveau nettement inférieur à 2°C. Pour atteindre ces objectifs, nous devons réduire  considérablement les émissions de carbone. Pour ce faire, il est essentiel d’inciter le secteur mondial de l’énergie d’abandonner les combustibles fossiles au profit d’alternatives renouvelables plus écologiques

La dynamique s’est vite enclenchée dans ce domaine. De ce fait, la Chine qui est aujourd’hui le plus gros émetteur de dioxyde de carbone au monde s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. Les États-Unis ont réintégré l’Accord de Paris de 2021. Par ailleurs, Joe Biden est déterminé à remplacer l’ensemble du parc automobile du gouvernement fédéral, soit environ  650 000 véhicules, par des véhicules propres. 

De son côté, l’Union européenne a dévoilé un plan de relance post-covid qui inclue près de 550 milliards d’euros consacrés à des initiatives vertes. Ceci représente le plus important programme d’investissement en faveur du climat jamais adopté. Qui plus est, de nombreuses  entreprises multinationales, comme Microsoft et Google, se sont engagées à atteindre la  neutralité carbone. 

L’investissement responsable est donc au cœur des préoccupations de tous les États, des  consommateurs ou encore des entreprises. Ce qui en fait un domaine vaste qui nous concerne  tous à notre échelle.

L’investissement durable consiste juste à éviter des valeurs perçues comme contraires à l’éthique  

Cette expression est utilisée pour désigner les sociétés liées à des secteurs tels que le tabac, l’alcool ou le jeu. 

Certains fonds excluent ces valeurs ou appliquent des filtres qui les isolent du portefeuille. Cependant, comme le montre une enquête de Schroders Global Investor Study publiée en 2016,  chaque investisseur a sa propre idée de l’éthique.  

Ce peut être l’analyse de l’historique de pollution des usines ou de la responsabilité sociale d’une entreprise vis-à-vis des communautés. Dans le domaine de la gouvernance, il s’agit d’évaluer si les intérêts des actionnaires, des clients et des collaborateurs sont bien respectés. 

Pour faire simple, les entreprises responsables (soucieuses du développement durable) devraient enregistrer de meilleures performances à long terme. L’investissement durable correspond à la prise en compte des considérations ESG dans le processus d’investissement en vue d’accroître  les performances.